Le Torchon Brûle

Toujours dans la démarche de lutter pour les droits de la femme, Raymonde Arcier publiera avec d'autres femmes un mensuel, le Torchon Brûle.

L'idée du Torchon Brûle est née dans une assemblée générale du MLF, dont les militantes se réunissent à l'école des Beaux-Arts de Paris, chaque mercredi, tous les quinze jours, depuis l'automne 69. Un journal pour se faire entendre afin de poser leur droit au savoir et leur désir de pénétrer la sphère intellectuelle et artistique. Le titre à forte connotation d'un objet du quotidien dont se sert la femme dans son foyer en train de brûler signifie la volonté de rompre avec leur enfermement. Ce journal où le nom de Marie Dedieu est présent par commodité administrative sans plus de pouvoir. Les numéros sont réalisés par des femmes de toutes mouvances du MLF. Le journal est menstruel, allusion au cycle féminin, car sa publication est irrégulière.

Après 6 numéros, le Torchon Brûle cesse de paraître. Le premier numéro est vendu en kiosque au printemps 1971, au prix de 1Fr et tiré à 35000 exemplaires. Les articles sont anonymes.

 

Raymonde Arcier participera avec passion à son écriture, à sa conception et à sa fabrication.

Sur le 1er journal, auquel Raymonde Arcier a participé activement, figure les motivations premières de réaliser un tel journal :

"...Mais il est nécessaire que ce pouvoir que nous nous sommes données de faire un journal soit un pouvoir auquel toutes les femmes puissent accéder. Depuis longtemps la parole, la créativité, l'initiative sont monopolisées par les hommes. Si nous prenons la parole maintenant, nous utilisons leur langage parce que nous devons en passer par là si nous voulons rompre notre silence en revendiquant notre vide. chaque article de ce journal est une victoire parce qu'il est un cri de révolte, jailli des gorges des femmes".

Trois collages de Raymonde Arcier paraîtront  dans trois numéros du Torchon Brûle